Une tension locative plus forte dans les villes moyennes et banlieues parisiennes qu’à Paris

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Chers propriétaires bailleurs, vous êtes nombreux à vous rendre compte d’un phénomène nouveau : la crise sanitaire a boulversé le marché de la location. La tension locative dans les métropoles et particulièrement à Paris s’est inversée. Un logement qui se louait à Paris en quelques jours auparavant, met désormais des semaines voire des mois à se louer. En effet, Paris est beaucoup moins recherchée par les locataires que ses banlieues et même les villes moyennes. 

Nous avons voulu dépasser cette intuition empirique : nous avons étudié les données des locations sur Pandaloc pour mesurer la réalité et l’ampleur de ce phénomène.

Depuis notre lancement en février 2021, nous avons eu de la chance : les propriétaires de plus de 1 000 logements dans toute la France nous ont accordé leur confiance et ont inscrit leurs logements sur notre plateforme. Nous avons là une base statistique pour comprendre la tendance de la tension locative ainsi que les villes qui sont les plus attractives à la location. 

Notre plateforme nous permet en effet d’analyser beaucoup plus finement que l’attrait des annonces. Nous récoltons les données de véritables candidatures par logement. En se basant sur une moyenne de candidatures par logement, nous avons réussi à établir des conclusions sur la tension locative dans chacune des villes étudiées. 

Une tension locative plus forte dans les villes moyennes et banlieues parisiennes qu’au sein des métropoles

Le résultat de notre étude nous démontre sans doute possible que la tendance que nous observons au quotidien chez Pandaloc est bien réelle : des pavillons en périphérie de villes moyennes se louent en moins d’une semaine, plus vite que de beaux appartements parisiens. Les chiffres montrent que le nombre de candidatures par logement dans les villes moyennes et les communes de banlieue parisienne dépasse celui des grandes villes.

A titre d’exemple, Angoulême, Albi et Bourges sur-performent. Angoulême en tête du classement (12 candidatures / logement), reçoit deux fois plus de candidatures par logement en moyenne qu’à Paris (5 candidatures / logement). Des chiffres surprenants pour certains, attendus pour d’autres qui ont du mal à louer leur logement.

De la même manière, le nombre de candidatures par logement dans les communes de banlieue parisienne est supérieur à celui des métropoles. Voici le classement des départements de la petite couronne avec le plus de candidatures par logement.

Bien sûr, il y a un phénomène conjoncturel depuis le début de la crise sanitaire.

Dans les métropoles, du côté de l’offre, beaucoup de logements meublés sont venus des plateformes touristiques. Du côté de la demande, beaucoup de jeunes étudiants et actifs, ont préféré rester chez leur parents plutôt que de payer un loyer. Cependant, ce phénomène conjoncturel est en train de se résoudre avec la préparation de la rentrée.

Cependant ces données traduisent que, au delà de la conjoncture, il y a un vrai déplacement de la demande pour de nouvelles zones, éloignées du centre ville, que ce soit les banlieues ou les villes moyennes.

Vers une délocalisation hors de Paris ?

La deuxième conclusion que nous pouvons en tirer : Paris n’a plus la cote. En effet, Paris arrive en troisième place après Nantes et Lyon dans le classement des métropoles avec le plus de candidatures par logement.

L’impact des confinements a eu une réelle répercussion sur les projets de départ de Paris. Selon une étude de Paris je te quitte, la démocratisation du télétravail et l’envie de gagner en qualité de vie ont amené 69% des franciliens à mettre en place leur projet de départ.

Par ailleurs, côté propriétaire, selon une étude réalisée par le courtier immobilier Pretto, les recherches de résidences principales par les franciliens en province et en grande couronne ont respectivement augmenté de 77 % et 25 %.

La délocalisation des franciliens est une tendance déjà bien réelle. Une des causes du changement géographique de la tension locative ces derniers mois.

Depuis le mois de juin, la tension locative à Paris et dans les grandes villes reprend avec la rentrée scolaire, universitaire et la reprise du tourisme. En revanche, si la tendance de délocalisation hors de Paris devient structurelle, nous ne attendons pas à un retour de la tension locative aussi fort qu’avant la crise dans la capitale.

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